Chaque semaine, France Culture diffuse la messe dominicale. Dimanche 21 juillet, le père Yves Genouville, assistant ecclésiastique de l’AED, a témoigné des souffrances des chrétiens à travers le monde, de leur espérance, et du soutien que leur apporte l’AED. Voici le texte de sa prédication. 

« Frères, maintenant je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous ; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église.»(Col 1,24)

Cette interpellation de Saint Paul aux Colossiens que nous venons d’entendre, nous la connaissons bien et souvent nous en faisons une lecture spirituelle ce qui, bien sûr, a toute sa valeur ! Mais aujourd’hui je voudrais vous parler de ceux qui à travers le monde en 2019 vivent ces souffrances parce qu’ils sont disciples du Christ !

L’AED – Aide à l’Eglise en Détresse –  fondation de droit pontifical, a pour mission de faire entendre la voix et de soutenir plus de 200 millions de chrétiens discriminés ou persécutés à travers le monde, soit 1 chrétien sur 10.

Alors heureusement ici, nous pouvons nous réunir pour aller à la messe sans être inquiétés, pour d’autres cela est impossible.

Au Pakistan, les chrétiens doivent raser les murs pour aller à la messe… Déjà marginalisés par leur statut social, ils sont marginalisés, discriminés en tant que chrétiens. Régulièrement, ils font l’objet de menaces de fanatiques qui parfois montent la population contre eux. La loi sur le blasphème, qui punit de prison ou de mort quiconque offenserait l’islam par des propos déplacés, est une arme redoutable pour celui qui voudrait se débarrasser d’un voisin, d’un concurrent ou d’un adversaire politique. Nous connaissons tous le sort d’Asia Bibi, cette mère de famille condamnée à mort, qui a vécu plus de 8 ans en prison et qui maintenant est en sécurité grâce à un travail de notre fondation. Elle n’est pas la seule. Il y a 130 autres cas identiques au Pakistan.

Au Mexique, l’Eglise est la seule institution qui s’oppose à la corruption et aux cartels des drogues. Elle le paie très cher. Non seulement elle est régulièrement dénigrée et diffamée dans la presse et dans le discours de certains politiciens, mais les prêtres sont aussi fréquemment victimes d’agressions et d’attentats. Ce qui fait du Mexique l’un des pays les plus dangereux au monde pour les prêtres.

Et puis, au Proche-Orient, il y a eu le coup de grâce porté par Daech aux antiques communautés chrétiennes d’Irak et de Syrie, assyriens, chaldéens entre autres, qui a fait d’innombrables victimes et des millions de réfugiés et de déplacés. Malgré les menaces, les chrétiens sont restés fidèles à leur foi. Ils ont préféré connaître un exode douloureux au Kurdistan, en Turquie, en Jordanie ou au Liban, plutôt que de vivre sous la tutelle de Daech.

En Irak les chrétiens sont passés de 2 millions en 2003 à 250.000 aujourd’hui. En Syrie, la population chrétienne était de 10% avant la guerre ; aujourd’hui, elle est réduite de plus de 2/3, c’est-à-dire à peine plus de 2%. J’ai eu l’occasion de visiter l’année dernière nos frères de Syrie à Damas  et Alep : leur fidélité et leur témoignage sont bouleversants.

Comment ne pas entendre avec émotion le cri  de Mgr Sako : « l’Espérance chrétienne ce n’est pas l’assurance d’un lendemain meilleur mais la certitude de la victoire du Christ sur la mort et pour nous la perspective de la vie éternelle ».

Pas simple d’être chrétien dans beaucoup de pays du monde : l’actualité de ces derniers mois en Afrique (Centrafrique, Cameroun … ) nous le rappelle avec force … Il y a aussi eu cet attentat du jour de Pâques au Sri Lanka … et comment ne pas penser même à ces lieux de persécutions que nos médias évoquent si rarement : je pense aux églises catholiques en Inde : 1,6% de la population qui s’occupe de 20% des centres de soins, dispensaires… au service de tous et qui est persécutés par l’hindouisme radical.

Elle est longue la liste des pays où les chrétiens ne peuvent pas vivre librement leur foi ou sont persécutés à cause d’elle.  L’AED, à la demande des évêques locaux, intervient dans plus de 140 pays.

Face à toutes ces situations, le Saint-Siège a confié à notre Association la triple mission de venir en aide aux chrétiens en détresse par l’information, la prière et le partage.

L’information : elle est capitale. Sans elle, les persécuteurs continuent à persécuter  (« Silence, on persécute ! »). Notre silence encourage les violents dans leur violence. Il nous faut sans cesse alerter, informer, demeurer vigilants. Si nous ne témoignons pas  de ce que vivent nos frères chrétiens persécutés : c’est une forme de 2ème mort que nous leur imposons, celle de l’oubli ! Le Bulletin de l’AED, 8 numéros par an, ou en plus détaillée, notre revue « Eglise dans le monde » offre  un bon moyen de s’informer. Vous pouvez consulter aussi le site internet de l’AED et surtout son « Observatoire de la liberté religieuse. »

La prière : «  Marie a choisi la meilleure part … ». La prière dans nos actions est toujours première ! Les chrétiens qui souffrent ont besoin de notre soutien spirituel fraternel : « Un chrétien souffre ? Tous les chrétiens souffrent avec lui » nous rappelle Saint Paul (1 Co 2,25-26).

Vous pouvez recevoir de notre part des intentions de prière avec le livret « Veillez et Priez » ; participer à la chaine de prière pour les otages prêtres et religieux, vous inscrire afin d’aller à la messe pour ceux qui ne peuvent pas y aller. (spécialement le 22 août lors de la journée internationale pour les minorités religieuses victimes de violences instaurés par l’ONU) .

Seigneur,
sur les cinq continents, en haine de la foi, tant de chrétiens sont menacés, persécutés.
Animés du seul désir d’aimer, ils ont risqué leur vie pour témoigner de ton amour et acceptent pour toi d’endurer violence, privation et mépris.
Nous te confions aussi leurs ravisseurs, aveuglés par la haine et la violence.
Que le témoignage de foi de leurs victimes les mènent sur un chemin de conversion.

le soutien matériel : Il nous faut aussi être des Marthe et venir en aide concrètement à nos frères en détresse. Il est aussi nécessaire de soutenir ces  églises, éprouvées par la grande pauvreté ou le manque de  liberté religieuse, de continuer la mission de l’annonce de l’Evangile et le service des hommes. Pour cela, nous faisons appel à la générosité de tous.

Une quête sera faite à la fin de cette messe pour répondre aux quelque 5000 projets que nous soutenons chaque année.

Aidez-nous par exemple à porter secours aux prêtres, aux religieuses et aux milliers de réfugiés d’Irak à retrouver leurs maisons, leur écoles, leurs églises ; à reconstruire ce qui a été détruit par la folie des hommes, mais aussi à reconstruire les cœurs blessés, les familles ruinées par les privations, les souffrances et le deuil.

Aidez-nous pour que la lumière de la Résurrection vienne éclairer leurs ténèbres et leur fasse découvrir, qu’eux aussi, ils sont les enfants bien-aimés du Père.

Vierge Marie, toi qui la première éprouvas dans ta chair le glaive, invoque pour nous l’Esprit de force, qu’il éloigne de nous la peur, la honte, la lâcheté, qu’il renouvelle notre foi et nous donne le désir de témoigner, en toutes circonstances, que le Christ est Seigneur.

Amen

P. Yves Genouville, assistant ecclésiastique de l’AED

Pour écouter la messe en intégralité, cliquer ici

(crédit photo : AED/Hervé Bossy)

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