Chers amis,

Je rentre tout juste de Syrie où j’accompagnais Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, pour le jumelage de son diocèse avec celui de Homs. Certains penseront qu’un tel déplacement n’est pas raisonnable et ils auront raison. Mais on ne peut pas parler des chrétiens d’Orient, vouloir les aider et leur exprimer notre proximité sans, de temps à autre, mouiller notre chemise et aller à leur rencontre.

C’est d’autant plus important lorsque, comme en Syrie, ils ont l’impression de recevoir toute la violence du monde et de servir de boucs émissaires sacrifiés sur l’autel d’intérêts obscurs. En réalité, ce n’est pas qu’une impression : ils savent qu’ils sont sacrifiés et le pire, c’est que là encore, ils ont raison.

L’État islamique est officiellement devenu une cible à abattre et on s’y emploie beaucoup, mais surtout dans les discours. Dans les faits, sur le terrain, ils poursuivent leur progression et se rapprochent de nous, que ce soit en Libye où leur territoire ne cesse d’augmenter – et la Libye, qu’on le veuille ou non, c’est la porte d’entrée en Europe pour les migrants – ou encore plus près, en Bosnie-Herzégovine.

Contenus en Irak, ils semblent continuer à avoir carte blanche en Syrie où leur mission reste le renversement du régime de Bachar al-Assad. Les Saoudiens, les Qataris et les Turcs sont d’accord et la France aussi, ce que je tente d’expliquer dans mon dernier livre Guerres, pétrole et radicalisme – les chrétiens d’Orient pris en étau.

La crise au Moyen-Orient est en effet le produit combiné de responsabilités locales (enjeux énergétiques, lutte entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, radicalisation de l’islam) et étrangères (ingérences occidentales). Dans ce contexte, toute la population souffre mais pour les chrétiens, c’est encore pire : leur simple survie sur les terres qui ont vu naître le christianisme est en jeu.

Tout le monde est donc d’accord, mais a-t-on posé la question aux Syriens ? Pour les avoir rencontrés il y a quelques jours, je peux vous assurer qu’ils n’aspirent qu’à une chose : la fin de cette guerre tragique. Depuis plus de quatre ans, ils savent que les rebelles sont pour la plupart des mercenaires étrangers, financés et armés par l’étranger. Quand allons-nous, y compris la France, enfin changer de politique au Moyen-Orient ?

En attendant, ce jumelage est un premier pas et l’AED de son côté va continuer à soutenir massivement les chrétiens de Syrie. Grâce à vous !

Bonne rentrée !

Marc Fromager
Directeur de l’AED

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