Le Bangladesh, quatrième pays musulman le plus peuplé au monde après l’Indonésie, le Pakistan et l’Inde, attend la venue du Pape François du 30 novembre au 2 décembre 2017. Le Saint-Père visitera la petite communauté chrétienne, qui représente moins de 1% de la population du pays.

La plupart des catholiques du Bangladesh font partie de groupes tribaux indigènes. « Légalement et constitutionnellement, ils ont les mêmes droits que tous les autres citoyens du pays. Cependant, ce qui est écrit sur le papier diffère de la réalité. Il existe une discrimination au quotidien, et les possibilités en matière d’éducation ou de travail ne sont pas les mêmes », explique Mgr Bejoy Nicephorus D’Cruze, évêque de Sylhet, à l’AED. Les droits « ne sont pas automatiques, il faut se battre pour en bénéficier. Parfois on y parvient, mais c’est épuisant et très difficile pour celui qui agit seul, en tant qu’individu, car nous devons faire face à des sensibilités religieuses et à la corruption ».

Dans le diocèse de Sylhet vivent les Khasi, qui sont presque tous chrétiens. Ce groupe ethnique vit depuis des siècles dans plus d’une centaine de villages dans les collines de la région de Sylhet. Les habitants de ces montagnes subissent des discriminations, sont exclus des services sociaux, et sont souvent engagés dans une lutte constante pour conserver leurs terres. Monseigneur D’Cruze explique les origines du conflit : « Toutes ces montagnes dépendent du Ministère des forêts, ou sont adjacentes aux plantations de thé, c’est pourquoi les compagnies de thé les louent au gouvernement en ne tenant pas compte de l’existence du peuple Khasi. Les compagnies de thé tentent d’étendre les plantations existantes, en obligeant le peuple Khasi à évacuer ses terres ».

Au cours de ces conflits répétés avec le Ministère des forêts du gouvernement, plus de 25 villages du peuple khasi ont disparu.

Pression de musulmans

Le Père Anthony Sen témoigne : « Ils subissent la très forte pression de personnes puissantes qui vivent autour d’eux, en particulier des musulmans. Ces derniers pensent que comme il s’agit de personnes faisant partie d’une minorité, ils peuvent faire ce qu’ils veulent avec elles. Y compris enlever leurs filles ou attaquer les gens, femmes ou hommes, ça n’a pas d’importance. Par conséquent, les minorités catholiques vivent toujours sous ce type de pression. Nous, en tant qu’Église, sommes toujours à leurs côtés pour les protéger ; nous nous occupons d’eux ».

Mgr Bejoy Nicephorus D’Cruze a déjà reçu des menaces de mort par des groupes fondamentalistes islamistes, à cause de sa position claire de défense des droits de l’Homme et de la liberté religieuse.

En 2016, l’AED a consacré plus de 560.000 euros à des projets au Bangladesh.

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