La menace terroriste qui touche plus particulièrement cinq régions du nord et de l’est du Burkina Faso est « éclipsée par la pandémie de Covid-19 », ont affirmé plusieurs sources locales consultées par l’AED. La situation est aggravée par le million de personnes déplacées et l’absence totale de réponse des autorités nationales et internationales.

« Sur les 75 villages de ma paroisse, il n’y en a plus que dix encore habités. Tout le monde est parti. Compte tenu de l’abandon de certains villages, une grande partie du territoire se retrouve aux mains des terroristes, échappant au contrôle de l’Etat », souligne un prêtre du diocèse de Kaya, qui a également dû fuir à cause des menaces à l’encontre de sa paroisse. Selon les personnes concernées, les autorités locales et nationales partagent le drame que vit la population, mais la plupart du temps, leurs efforts sont vite anéantis faute de moyens conséquents. Beaucoup regrettent qu’à l’extérieur du pays, l’ampleur de la tragédie ne soit pas comprise

Les troupes étrangères ne règlent pas le problème

Bien qu’il y ait une présence de troupes étrangères, principalement françaises, de nombreux Burkinabés sont sceptiques et se plaignent de ne voir aucun résultat. Ils critiquent également le fait que si l’armée nationale disposait des mêmes conditions de transport et d’armement que les forces étrangères, elle pourrait être plus efficace.

Nombreux sont ceux qui appellent les autorités à faire preuve de la même détermination et du même sérieux en ce qui concerne l’amélioration de la situation des déplacés internes à l’intérieur du pays et la lutte contre le terrorisme, qu’en ce qui concerne la lutte contre la pandémie. « Les deux dangers sont réels. Nous sommes coincés au milieu. Et il est très difficile de savoir ce qu’il y a de pire. En tous cas, les conséquences sont les mêmes. Ils créent tous deux des situations de mort » – déclare avec affliction un autre partenaire de la Fondation AED, de la région de Fada N’Gourma, qui vient de recevoir une aide pour construire un mur de sécurité dans sa paroisse, après avoir subi de violentes incursions.

Vague de terrorisme sans précédent

Depuis près de cinq ans, le Burkina Faso est frappé par une vague de terrorisme sans précédent. En février 2020, une délégation de la Fondation AED s’est rendue dans le pays pour évaluer les problèmes vécus par les chrétiens dans le nord du pays et réitérer la solidarité de l’Église universelle. Selon les données recueillies par l’AED au cours de la visite, le nombre de déplacés internes s’élève à près d’un million de personnes. Depuis 2019, plus de 1 000 personnes – chrétiens, adeptes de la religion traditionnelle, musulmans et militaires – ont été tuées. Treize prêtres et 193 coordonnateurs pastoraux ont dû quitter leurs zones d’intervention pastorale pour trouver refuge dans des paroisses encore sûres. Il faut préciser enfin qu’au moins huit paroisses sont fermées et sept communautés religieuses de différentes congrégations ont dû fuir vers des endroits plus sûrs.

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