Publié jeudi 22 novembre, le Rapport 2018 sur la liberté religieuse dans le monde fait état d’une banalisation des atteintes à la liberté religieuse. Une réalité accablante à quelques jours du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont l’article 18 garantit la liberté religieuse.

  

Le Rapport 2018 sur la liberté religieuse dans le monde fait état de violations importantes de la liberté religieuse dans 38 des 196 pays étudiés de juin 2016 à juin 2018 – soit près de 20 % des pays à travers le monde. Des discriminations ont ainsi été attestées dans 17 pays et des persécutions dans 21 autres.

Pour Marc Fromager, Directeur de l’AED, «Le recul militaire de l’Etat islamique n’a malheureusement pas permis une amélioration de la situation : le fondamentalisme constitue désormais une menace universelle, imminente et omniprésente, et certains acteurs étatiques organisent ou tolèrent des atteintes inadmissibles à la liberté religieuse. Le champ d’exercice de celle-ci ne cesse de reculer, au détriment de la paix et de la stabilité. »

Le Rapport s’alarme d’une banalisation des atteintes à la liberté religieuse, sous l’action conjuguée d’un ultranationalisme agressif et d’un fondamentalisme qui tend à s’universaliser, et ce dans une indifférence quasi générale.

1/ On observe une augmentation des menaces que les acteurs étatiques font peser sur la liberté religieuse – qu’ils les organisent (ex : Chine, Russie) ou les encouragent, en garantissant une impunité systématique aux auteurs de ces atteintes (ex : Inde). Cette hostilité à l’encontre des minorités religieuses s’est aggravée au point de pouvoir qualifier ce phénomène d’ultranationalisme agressif.

2/ Alors qu’une diminution des violations de la liberté religieuse imputables aux islamistes a été notée dans certains pays (ex : Tanzanie, Kenya), la situation s’est manifestement aggravée dans beaucoup d’autres (ex : Niger, Somalie). Le succès des campagnes militaires contre l’Etat islamique a dissimulé la propagation dans certaines régions de mouvements islamistes militants (ex : Egypte, Nigeria). De longues traditions de pluralisme et d’harmonie religieuse ont ainsi pu être remises en cause (ex : Indonésie). En Occident, les attaques extrémistes motivées notamment par la haine religieuse connaissent une recrudescence préoccupante. A ce titre, cette menace peut être qualifiée de terrorisme de voisinage.

3/ Les groupes minoritaires font généralement face à une barrière d’indifférence et leur sort a été ignoré par une société qui ne considère pas la liberté religieuse comme une priorité.

A l’approche du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont l’article 18 reconnait la liberté religieuse, l’AED rappelle que celle-ci constitue un élément fondamental d’un authentique Etat de droit et la voie fondamentale pour construire une paix durable.

Afin de (r)éveiller les consciences, l’AED appelle :

– les pouvoirs publics à respecter les droits des communautés religieuses, à n’y apporter que des limites indispensables, réellement justifiées et proportionnées ;
– les responsables religieux à reconnaitre la liberté de l’« homo religiosus » et à faire preuve d’une ouverture au dialogue
– et les communautés religieuses et les familles à transmettre aux jeunes générations, dès leur plus jeune âge, le souci du respect réciproque.

Le Rapport 2018 sur la Liberté Religieuse dans le monde est disponible : https://www.liberte-religieuse.org/

Nous soutenir

Votre soutien nous est nécessaire

Apportez votre pierre à l’édifice, donnez et vous recevrez ! « Donnez et il vous sera donné : on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. » (Luc 6, 38)

Faire un don Tous les moyens d'aider
Faire un don