« L’AED se joint aux demandes de libération du Père jésuite Stan Swamy, emprisonné depuis le 8 octobre pour de présumées activités illégales, et qui se voit refuser la libération sous caution », annonce Thomas Heine-Geldern, président exécutif du bureau international de l’AED.

L’AED plaide pour la libération de ce prêtre de 83 ans qui travaille depuis 40 ans auprès des communautés autochtones (Adivasis) qui ont été déplacées de force de leurs terres pour faire place à des projets d’exploitation minière ou de développement agricole industriel dans l’État du Jharkhand, en Inde. Son seul crime a été de demander justice et de dénoncer les abus dont sont victimes les Adivasis dans la région.

L’association trouve incompréhensible que le Père Stan Swamy, qui est déjà en prison depuis deux mois, se voit refuser la libération sous caution, alors que la santé de ce religieux de 83 ans est précaire, vu qu’il souffre de la maladie de Parkinson ainsi que d’autres maladies. Il lui a même été interdit, pendant 50 jours, d’utiliser des objets basiques tels qu’une paille ou un verre spécial pour l’aider à boire.

Un cas symptomatique de la situation indienne

Le Père Stan Swamy représente la pointe de l’iceberg. Il existe d’autres cas d’accusations mensongères contre des prêtres et des catéchistes en Inde, dans le but de faire peur et d’intimider les agents pastoraux dans leur lutte pour l’amélioration des conditions de vie des Adivasis et des Dalits (Intouchables).

Comme la Fondation le sait bien, grâce aux nombreux contacts qu’elle a dans le pays, beaucoup d’entre eux souffrent également de l’usage abusif des lois dites anti-conversion qui existent dans huit États et qui criminalisent la conversion forcée ou la conversion obtenue par des « moyens frauduleux ». Pour intimider et éliminer un adversaire dans le cadre d’un litige foncier – problème très courant dans ces régions habitées par des peuples autochtones -, il est fréquent, par exemple s’agissant des chrétiens du Jharkhand, qu’ils soient accusés à tort d’avoir violé ces lois simplement en vivant leur foi. L’AED connait des cas de victimes ayant passé des années en prison à la suite d’accusations mensongères, et qui perdent ainsi leurs droits légaux.

Montée du nationalisme religieux

L’AED est profondément préoccupée par la montée du nationalisme religieux promu par des institutions proches du gouvernement indien. Cela restreint la liberté de circulation des chrétiens dans de nombreux villages, par crainte de représailles des fondamentalistes. Les arrestations injustes comme celle du Père Stan Swamy semblent souvent n’avoir qu’un seul objectif : faire taire et intimider les plus faibles.

L’association appelle les institutions politiques internationales à veiller à ce que l’exercice de la liberté religieuse soit garanti en Inde, et à ce que l’Église catholique soit autorisée à poursuivre son travail en faveur des plus pauvres ».

Le Père Stan Swamy a été accusé d’avoir des liens avec des groupes maoïstes et d’avoir soutenu leurs interventions lors d’une manifestation qui a conduit à une flambée de violence contre les forces de sécurité indiennes à Pune, en décembre 2017. Avant son arrestation, le Père Stan avait subi deux perquisitions, l’une le 28 août 2018 et l’autre le 12 juin 2019, et entre juillet et août de cette année, il avait été interrogé au total pendant plus de 15 heures sur un laps de temps de 5 jours. De nombreuses organisations dénoncent l’utilisation des lois antiterroristes et anti-sédition dans le but de favoriser l’appropriation foncière sans avoir à respecter les procédures légales de concertation.

 

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