Dans un communiqué envoyé hier à l’AED, l’archevêque chaldéen d’Erbil, Mgr Bashar Warda, se dit préoccupé par le risque que l’Irak devienne le théâtre de nouveaux affrontements entre l’Iran et les États-Unis suite à l’assassinat du chef militaire iranien Soleimani, le 3 janvier.

« Nous ne voulons pas vivre dans la peur et l’anxiété », a affirmé à l’AED l’archevêque chaldéen d’Erbil, Mgr Bashar Warda, qui se dit préoccupé par le risque que l’Irak devienne le théâtre de nouveaux affrontements entre l’Iran et les États-Unis suite à l’assassinat du chef militaire iranien Soleimani, le 3 janvier. « La paix et l’harmonie » en Irak sont essentielles pour « la survie du christianisme dans le pays », poursuit-il.
Le 7 janvier, l’Iran a tiré jusqu’à 15 missiles balistiques sur une base aérienne irakienne qui abrite des troupes américaines. Ces attaques sont intervenues en représailles à la frappe de drones américains du 3 janvier près de l’aéroport de Bagdad qui a tué l’iranien Qasem Soleimani, le chef de la force Al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution.

Il n’y a pas eu de victimes dans l’une ou l’autre base militaire, a rapporté le président Trump, qui a annoncé que des sanctions supplémentaires, encore non précisées, seraient imposées à l’Iran en réponse aux frappes. Cependant, le président a déclaré que les États-Unis étaient prêts « à embrasser la paix », alors même que la rhétorique animée des dirigeants iraniens faisait allusion à de nouvelles attaques.

« Les communautés sont fatiguées des guerres »

Dans une déclaration officielle envoyée à l’AED hier, 8 janvier, Mgr Warda a déclaré que « les tensions actuelles entre les deux puissances ne doivent pas s’intensifier ». Il a ajouté que « l’Irak souffre de guerres par procuration depuis des décennies ; elles ont déchiré notre pays. » Les conflits en cours ont eu un impact disproportionné sur les chrétiens irakiens et les autres minorités, qui ont souvent été pris entre des factions en guerre ou directement ciblés, comme lors des attaques de l’État islamique tuant des chrétiens et des yézidis.
L’archevêque a déclaré que « les tensions actuelles menacent des communautés très fragiles qui sont fatiguées de la guerre et de ses conséquences tragiques. Elles ont déjà beaucoup trop souffert et ne peuvent plus faire face à un avenir incertain. » Il a ajouté que ces communautés vulnérables, assaillies par « des peurs et des angoisses, ont besoin de certitude, de réconfort, d’espérance et de croire que l’Irak peut être un pays pacifique plutôt que d’être victime et subir des dommages collatéraux sans fin. »

Préoccupation majeure pour l’AED

Au cours de la dernière décennie, en particulier depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, le soutien aux communautés chrétiennes du Moyen-Orient a été une préoccupation majeure pour l’AED qui a fourni plus de 100 millions d’euros en aide humanitaire et autres soutiens essentiels aux chrétiens dans tout le Moyen-Orient, dont 46 millions en Irak. Ce soutien continu est d’une importance vitale pour maintenir la présence chrétienne dans la région. Rien qu’en Irak, ils étaient 1,5 million avant 2003 et aujourd’hui, moins de 150 000.

Mgr Warda a conclu en demandant « à la communauté internationale d’agir de toute urgence pour user de son influence afin d’apaiser les tensions. Notre prière est pour la paix et pour que le dialogue aboutisse à une solution juste et pacifique. »

Voir ici l’intégralité du Communiqué

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