Le 2 avril 2015, les islamistes faisaient 152 morts, dont 142 étudiants, 3 policiers, 3 militaires, et 4 terroristes à Garissa. Mgr Joseph Alessandro, évêque de la ville, partage son expérience pastorale de missionnaire au Kenya.

Le nom de Garissa est associé à l’attaque terroriste meurtrière qui a eu lieu le 2 avril 2015 contre l’université et les activités d’Al-Shabab. Pouvez-vous nous donner un aperçu de la situation actuelle ?

Ce fut un choc pour toute la nation, en particulier pour l’Église de Garissa, parce qu’il y avait parmi les victimes des catholiques que nous étions habitués à voir venir dans notre église le dimanche. J’allais sur le campus universitaire pour célébrer la messe et entendre en confession. Je les admirais beaucoup parce qu’ils étaient très actifs. Lorsque l’attaque s’est produite à l’université, des journalistes sont venus du monde entier dans notre église le dimanche suivant. C’était Pâques, et ils ont interviewé des gens en leur demandant : « N’avez-vous pas peur de venir à l’église ? », et les gens répondaient : « Oui, nous avons peur, mais si nous devons mourir, mieux vaut mourir dans l’église que dans la rue ».

Bien que nous ayons vécu ce drame, nous remercions Dieu que désormais les choses soient presque revenues à la normale, même s’il y a encore quelques attaques sporadiques de ces groupes terroristes dans notre diocèse. Ces deux derniers mois, il y a eu environ 16 de ces incidents et attaques, et quelque 60 personnes ont perdu la vie du fait de ces attaques.

Comment l’Église répond-elle à cette situation ?

Nous avons une équipe composée de chefs religieux – musulmans, protestants, catholiques, méthodistes, et de quelques autres confessions – et nous nous réunissons régulièrement. Quand quelque chose se passe, comme nous avons déjà ce lien, nous essayons de maintenir le calme dans nos populations. Nous essayons, pour notre part, d’éduquer notre peuple à faire la différence entre les terroristes et ceux qui ne sont pas des terroristes, même s’ils sont musulmans. Pour leur part, les musulmans disent à leurs fidèles que les chrétiens sont leurs frères bien qu’il y ait des différences, mais qu’il faut vivre ensemble en tant que frères et sœurs.

Pourriez-vous nous décrire votre diocèse ?

Le travail dans mon diocèse est assez unique, car avec une superficie de 143.000 km², c’est le plus grand du Kenya mais les fidèles sont peu nombreux. Il s’agit d’un semi-désert, très proche de la Somalie à l’est et de l’Éthiopie au nord. Dans le diocèse, il y a 7 paroisses, très éloignées les unes des autres. En plus des distances, les routes ne sont ni bonnes ni sûres, surtout maintenant que nous avons été informés que des groupes terroristes avaient commis des attaques sur ces routes.

L’année dernière, quelques couples ont fait bénir leur mariage. Ce fut un grand événement dans le diocèse. Nous préparons également leurs enfants au baptême, à la confirmation et à la première Communion. Mais il y a aussi l’autre aspect, que certains appellent le travail social, et que je préfère appeler un travail de charité.

 

 

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