Réputé pour ses plages paradisiaques, l’archipel des Maldives organise des élections présidentielles ce dimanche 23 septembre. Un scrutin qui représente un faible espoir pour les minorités religieuses du pays où « un non-musulman ne peut pas devenir citoyen », selon la Constitution de 2008.

Adbulla Yameen, demi-frère de l’ancien président-dictateur Maumoon Abdul Gayoom (1978-2008), est arrivé au pouvoir en novembre 2013, avec le soutien des islamistes radicaux. Il a ainsi succédé à Mohamed Nasheed, journaliste et militant des droits de l’homme, élu en 2008 à l’occasion des premières élections présidentielles libres du pays, et obligé de démissionner.

L’influence croissante des islamistes

Depuis, Abdulla Yameen a adopté une pratique autoritariste du pouvoir et favorise une montée de l’islam radical. Si les Maldives ne constituent officiellement pas une République islamique, l’article 2 de la Constitution de 2008 définitif l’archipel comme « une République souveraine, indépendante et démocratique, fondée sur les principes de l’islam ». L’article 10 précise que l’islam a le statut de religion d’Etat et qu’« aucune loi contraire aux principes de l’islam ne sera promulguée aux Maldives ».

Outre la Constitution, la loi sur la protection de l’unité religieuse, qui date de 1994, a pour ambition de « limiter ou d’interdire la pratique ou l’expression de toutes les religions autre que l’islam sunnite ». Il  n’existe aucun lieu de culte chrétien officiel dans l’archipel et il est interdit de traduire ou d’y importer de la littérature chrétienne. Les chrétiens convertis de l’islam au catholicisme font preuve d’une particulière discrétion.

Les chrétiens cachés des Maldives

Depuis une loi votée en 2008, il faut être de confession musulmane pour disposer de la nationalité maldivienne, si bien que les Maldives revendiquent avoir une population 100% musulmane. Il n’existe donc officiellement aucun chrétien dans l’archipel. Le Pew Research Forum, un centre de recherche américain connu pour ses statistiques religieuses mondiales, estime que 1,6% de la population ne serait pas de confession musulmane.

Si les travailleurs expatriés et les touristes sont en principe autorités à pratiquer le culte, en privé, des bibles sont régulièrement confisquées à l’entrée du pays. En signant le formulaire d’immigration, les étrangers doivent s’engager à ne pas amener de « matériel contraire à l’islam ».

En février 2018, l’ONU avait qualifié la politique du président Abdulla Yameen d’« attaque en règle contre la démocratie ». Quelques mois plus tôt, Amnesty International a dénoncé en mai 2017 une situation « alarmante » des droits de l’homme dans ce pays. Le 15 avril 2015, The indian Express a révélé que l’archipel constituait une importante zone de recrutement pour l’Etat islamique : dans ce pays de 370 000 habitants, 200 ressortissants de ce pays de 370 000 habitants auraient rejoint les rangs de Daech en Irak ou en Syrie, soit « le plus gros contingent, par rapport à la population nationale, de tous les pays du monde ».

 

(Légende : Malé, capitale des Maldives / Crédit : Shahee Ilyas)

 

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