Didier Rance vient de publier le livre Maria Teresa Carloni, mystique au service des chrétiens persécutés (Éditions Salvator). Il nous présente la bienheureuse :

 

Pourriez-vous nous présenter en quelques mots la vie de Maria Teresa Carloni ? 

Elle est née en 1919 à Urbania (Italie). Éloignée de l’Église depuis l’adolescence, elle vit à 32 ans une conversion foudroyante et, peu après, commence une vie mystique et de souffrance en réponse à un appel du Christ. Bouleversée par la persécution des chrétiens derrière le Rideau de fer, elle offre sa vie pour eux et Jésus la prend au mot : elle partira bientôt à la rencontre des évêques et des prêtres dans les camps ou emprisonnés, tantôt en bilocation, tantôt par d’incroyables voyages, et elle fera connaître la situation de leurs Églises. Elle meurt en 1983 et sa cause de béatification est en cours.

Extérieurement, Maria-Teresa Carloni n’a pas le profil d’une héroïne de roman. Une femme souvent malade, qui a passé une grande partie de sa vie alitée, qu’est-ce qui vous a décidé à lui consacrer un livre ? 

Oui, la simplicité et l’humilité de Maria Teresa sont confondantes. Cette femme qu’ont tant apprécié les papes, de Pie XII à Jean-Paul II et la plupart des chefs des Églises catholiques alors persécutées était surtout connue dans sa petite ville pour avoir fondée l’amicale des donneurs de sang ! Pour répondre à votre question : étant au service des martyrs chrétiens persécutés depuis 40 ans, comment ne pas désirer faire chez nous cette étonnante figure qui les a tant servis, une fois découverte ?

L’observateur de cette vie est forcément confronté au supranaturel. Comment avez-vous abordé ces questions polémiques ? 

Le surnaturel est effectivement très prégnant dans la vie de Maria Teresa Carloni : partage physique et spirituel de l’agonie et de la passion du Christ tous les vendredis, stigmates, et aussi glossolalie, bilocations, discernement supranaturel. Plus d’une fois en travaillant les documents pour écrire sa biographie, je me suis dit : « Personne ne le croira ».  Mais j’y sentais la même odeur de vérité qu’en interrogeant les confesseurs de la foi des Églises persécutées.  Et tous les papes de son époque les chefs des Églises catholiques d’Europe de l’Est (que les années en prison ou dans les camps n’incitaient guère à prendre part à une supercherie littéraire) l’ont prise eux aussi au sérieux.

Quant à ces charismes supranaturels, chacun a un sens, toujours au service de l’Église et des autres. La participation à la Passion et en porter dans sa chair les stigmates pour la communion des saints dans le Christ, les bilocations pour se rendre dans les prisons et les goulags et devenir ainsi un lien privilégié lien entre les papes et les témoins de la foi derrière le Rideau de fer.

Pourriez-vous évaluer la fécondité de la vie de cette mystique ? Y-a-t-il un témoignage, en particulier, que vous voudriez faire partager à nos lecteurs ? 

Il y en a bien plus d’un. Par exemple quand elle part rencontrer secrètement le cardinal Stepinac en détention dans son village natal et pense à apporter des bonbons pour les enfants du village, ou quand elle permet aux trois principales figures de la résistance catholique en Europe de l’Est de se rencontrer, quoique tous trois emprisonnés. Ou encore, puisque sa béatification, retardée pour cause de Covid 19, est imminente, sa première rencontre, en bilocation, avec le cardinal Wyszyński en prison, au moment où celui-ci est abattu et découragé, pour le réconforter. Quand il aura été libéré, il l’invitera en Pologne et la présentera comme « sa plus grande et fidèle amie ».

Comme vous, Maria-Teresa Carloni a consacré sa vie aux chrétiens persécutés dans le monde. Pourtant, il y a toujours des chrétiens qui sont persécutés en 2020. Avez-vous parfois le sentiment que c’est un combat perdu d’avance ?

Je laisserai la réponse au Christ : « Un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera vous aussi ». Loin d’être décourageante, c’est un appel à la solidarité avec ceux qui la vivent dans leur chair car Jésus nous dit aussi que « même un verre d’eau » donné à eux aura sa récompense.

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