Quelques jours après une attaque terroriste dans la ville de Macomia, où résident les Carmélites Thérèsiennes de saint Joseph, celles-ci réintègrent leur couvent. Macomia, dans la province gazière de Cabo Delgado au nord-est du Mozambique, a été violemment attaqué par un groupe terroriste du 28 au 31 mai.

« Depuis deux ans et demi », écrit sœur Blanca, la région de Macomia et toute la province de Cabo Delgado sont « terrifiées » par les attaques de groupes armés djihadistes. Leurs motivations, selon les experts, pourraient être liées à la découverte de riches gisements sous-marins de gaz au large des côtes de cette province. Leurs opérations se sont intensifiées depuis le début de l’année. Semant la terreur parmi la population, brûlant les villages, s’attaquant aux civils le long des voies de communication et dans les transports publics.

Les gisements de gaz convoités

Le jeudi 4 juin, « bien que les risques ne soient pas complètement écartés », les sœurs ont décidé de retourner à Macomia pour voir l’ampleur des dégâts causés par les terroristes. Mais aussi ont-elles voulu « visiter, encourager et aider au moins [les] employés et leurs familles. »

Selon les mots de sœur Blanca Nubia Castaño, la destruction a été violente. « À la suite de cette barbarie, la zone urbaine a été complètement démolie, la plupart des infrastructures de l’État ont été endommagées et la zone commerciale réduite en cendres. »

Bilan incertain

Outre la destruction matérielle, le bilan humain reste à déterminer. « Nous ne connaissons toujours pas le nombre de victimes civiles ni celles des forces [de sécurité]. Le 3 juin, les gens ont commencé à retourner lentement dans leurs maisons, qui pour certaines ont été brûlées, d’autres pillées… Souvenez-vous qu’il y a seulement un an, nous subissions le passage destructeur du cyclone Kenneth… » Cette dépression tropicale a en effet particulièrement touché la province de Cabo Delgado causant des dégâts considérables.

Lors de l’attaque de fin mai, la mission des Carmélites Thérèsiennes de saint Joseph a été épargnée, semble-t-il, uniquement parce qu’elle est située relativement en dehors de la zone attaquée par les terroristes. « Notre mission a été sauvée parce qu’elle se trouve dans les hauteurs, à côté d’une base militaire. » Pour des raisons de sécurité, elles ont dû retourner le jour même dans l’autre mission où elles avaient fui ne pouvant rester à Macomia.

1100 morts, 200 000 déplacés

Depuis fin 2017, les violences dans la région ont fait plus de 1 100 morts, dont 700 civils, a recensé l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled). Les violences ont provoqué le déplacement de 200 000 personnes, depuis fin 2017, selon l’Onu. D’après les mêmes sources, la dernière opération contre la ville de Macomia, qui accueillait déjà 30 000 déplacés, a de fait causé un nouvel exode.

 

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