Un document intitulé « Religions pour la paix » a été signé par les chefs religieux de Birmanie (Myanmar) le 13 juillet 2020. Mgr John Saw Yaw Han, Secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques du Myanmar décrit un document historique.

Tous les évêques catholiques birmans, ainsi que les chefs religieux bouddhistes, musulmans et hindous, ont signé le texte. Pourquoi ce document est-il si important ?

Au Myanmar, la violence religieuse à motivation politique a des racines très anciennes. La religion est parfois utilisée au profit de la domination sociale et de la protection des intérêts économiques et politiques d’un petit groupe d’individus. Pour eux, les conflits et la violence sont nécessaires pour déstabiliser le pays et dissuader les investisseurs extérieurs. La concurrence ayant été affaiblie, seuls ces individus contrôlent l’économie, ce qui conduit au sous-développement et à la pauvreté. En effet, c’est la « croyance religieuse » qui est le moyen le plus facile de créer des tensions.

C’est pourquoi ce document est si important pour le peuple du Myanmar. Ce dont les gens ont besoin, c’est de vivre ensemble en harmonie. « L’esprit du document » est encore plus important que le document lui-même, car il manifeste le désir de nos responsables religieux pour le peuple du Myanmar.

Voyez-vous une évolution de la situation, dans votre pays dévasté par les divisions ?

Aujourd’hui, la transition du Myanmar vers la démocratie est en cours. Nous n’avons pas encore fini de déraciner l’ancien système. Dans ce processus de déracinement, nos chefs religieux doivent jouer un rôle crucial dans la construction de la nation, l’éducation du peuple et de sa conscience, en particulier lors des prochaines élections. Le Myanmar pourrait devenir un phare de l’inclusion religieuse et ethnique.

Quelle est la contribution de l’Église catholique au dialogue interreligieux au Myanmar ?

Chaque individu peut faire la différence ! Tous les catholiques, en tant que citoyens du Myanmar, sont eux aussi responsables du Myanmar. Nous sommes convaincus que travailler pour le développement du pays est vraiment notre défi et notre devoir en tant que citoyens.

Quels sont les autres défis liés au dialogue interreligieux auxquels votre pays doit faire face et auxquels il faut s’attaquer ?

Le média social le plus populaire au Myanmar est Facebook ; c’est un moyen facile et très rapide d’atteindre la population. Cependant, il existe encore beaucoup de faux comptes sur Facebook. Ils diffusent des discours de haine, afin de causer des conflits religieux.

Facebook et le Ministère de l’Information se chargent de supprimer et d’éliminer tous les faux comptes/messages qui propagent les discours de haine et les fausses nouvelles à la base des conflits religieux, mais cela peut encore gagner en efficacité.

Un autre fait historique a été la visite du pape François au Myanmar en 2017. Qu’est-ce que cette visite a apporté au pays ?

Nous pouvons dire que L’Église catholique est plus respectée que par le passé, et certains droits lui ont également été accordés. Nous pourrions construire une collaboration plus étroite avec les bouddhistes et les autres religions dans la consolidation de la paix. L’amour, la paix et l’harmonie ont été les messages clés de la visite papale. Les catholiques birmans ont été grandement encouragés par cette visite et leur foi a été renforcée. L’Église catholique élève la voix pour les sans-voix, pour la paix et la justice.

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