Confronté aux violentes attaques de bergers peuls sur sa paroisse, le père Samuel Aseer Aluga appelle les chrétiens à l’Espérance qui anime tout particulièrement cette période pascale.

Le groupe de défense des droits de l’Homme « International Committee on Nigeria (Comité international sur le Nigeria) », basé aux États-Unis, a signalé que les bergers extrémistes peuls (traditionnellement musulmans) avaient été responsables de la mort de 17 000 personnes entre 2015 et 2020, la grande majorité des victimes étant des agriculteurs chrétiens de la région de la « ceinture centrale » du pays. Contrairement à Boko Haram, qui est également toujours actif dans le pays dans le but de créer un califat, « les miliciens peuls ont des objectifs très localisés qui consistent principalement à obtenir un meilleur accès aux pâturages pour le bétail », selon l’Indice du terrorisme mondial. Les conflits fonciers qui en ont résulté ont pris un caractère ethnique et religieux, car les agriculteurs qui ont vu leurs terres volées sont majoritairement chrétiens.

Le Père Samuel Aseer Aluga, aujourd’hui curé de l’église Saint-Augustin du diocèse de Lafia, dans l’État de Nasarawa, a été personnellement confronté à l’attaque des bergers peuls au début de l’année dernière. Il témoigne :

Pourquoi Marie ne pouvait-elle pas intervenir ?

« Les gens criaient à l’aide. Mais la police m’a dit ne pas avoir assez d’effectifs sur le terrain pour affronter le nombre d’agresseurs peuls. Les policiers m’ont également dit qu’il leur manquait le type d’armes sophistiquées que les assaillants utilisaient. Je me suis demandé pourquoi cela se produisait le jour même où j’organisais une célébration en l’honneur de la Mère de Dieu. Je me suis demandé où était notre Mère, et pourquoi elle ne pouvait pas intervenir mais permettait à ces gens de souffrir. Ce jour-là, (c’était le 1er janvier 2019) 15 paroissiens ont été brutalement massacrés. Mes paroissiens et moi-même sommes devenus des déplacés internes. Certaines des familles qui n’ont pas pu rentrer chez elles sont toujours sous ma garde. J’ai loué un local pour elles.

Un an plus tard, en réfléchissant, à la lumière de Pâques, aux souffrances continues causées par les bergers peuls, nous pouvons d’abord dire que les souffrances du passé font partie de l’expérience humaine. Afin que l’humanité apprenne de ses erreurs et qu’elle revienne à Dieu pour obtenir miséricorde.

Puissions-nous offrir nos souffrances et nos peines

Bien que nous souffrions de différentes manières dans ce pays, du terrorisme islamiste aux enlèvements et au banditisme armé, nous devons être un peuple d’espérance. Tournons-nous vers Dieu notre Père et prions avec ferveur pour qu’Il intervienne.

Puissions-nous offrir nos souffrances et nos peines à notre Seigneur et Maître Jésus qui a hurlé de douleur sur la croix du Calvaire, et remis son Esprit pour nous. Dans l’Évangile selon saint Jean, il a déclaré “Tout est accompli”. Donc un jour, toutes ces crises et toute cette terreur auront aussi une fin . Tout ce que nous avons à faire, c’est de garder notre foi, dans l’espérance que tout cela se terminera un jour.

Alors que nous continuons de devoir lutter chaque jour, nous devons être un peuple d’espérance, confiant que le Bon Dieu qui a ressuscité Jésus d’entre les morts interviendra dans notre situation et apportera une joie et une paix durables. Il nous appellera à faire notre propre transitus – notre propre passage de la mort à la vie ».

 Résumé des attaques peuls entre mars et avril 2020, signalées par les médias Nigérians :

le 5 mars, 4 chrétiens ont été tués dans l’État de Benue.
Le 13 et 14 mars 7 ont péri au cours des attaques dans l’État de Plateau.
Les 26 et 31 mars, 9 chrétiens ont été assassinés dans l’État de Kaduna.
Les 1er et 2 avril, 7 agriculteurs ont été abattus dans l’État de Plateau.
Le 4 avril 3 chrétiens ont été exécutés dans l’État d’Ondo.
Le 11 avril 1 fermier chrétien a été tué dans l’État de Plateau.
Le 13 avril, 2 chrétiens ont été décapités dans l’État de Benue, et le 14 avril, 9 chrétiens, dont 6 enfants et 1 femme enceinte, ont été également tués dans l’État de Plateau.

 

 

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