Le Père Alberto Narváez, prêtre diocésain au Nicaragua, œuvre depuis quatre ans comme missionnaire au Rio Congo (Panama). Il décrit son quotidien et la situation dans cette région d’Amérique centrale au volant du véhicule qui lui a été fourni par les donateurs de l’AED.

Le réveil du père Alberto Narváez sonne à 5 heures du matin. Sa journée commence par une préparation de son premier instrument de travail, sa voiture. Après avoir refait le plein de carburant, vérifié la pression d’air des pneus, il examine la carte routière pour repérer les itinéraires vers les communautés qu’il doit visiter. Sa zone d’opération, le Rio Congo, couvre une région marécageuse à la dense végétation tropicale.

Départ en mission

En mangeant un solide petit déjeuner, café, pain et œufs, il repasse sa liste comme un pilote d’avion avant le décollage : « Parapluie, bottes en caoutchouc, valisette pour la Sainte messe, lampe de poche… C’est bon, j’ai pris tout ce dont j’ai besoin !» Encore une journée chargée qui débute au son du démarreur de son gros Toyota. « J’espère arriver jusqu’aux communes de Peñitas et de Cacao», commente le prêtre. Des paroisses lointaines, accrochées à des collines de terres rouges, ou tout accès en automobile devient impossible quand il pleut. En roulant sur la piste, il évoque : «Une fois, il m’est arrivé de devoir me faire remorquer par des chevaux parce que ma voiture ne cessait de patiner et que je perdais le contrôle du volant.» Une anecdote dont il a tiré des leçons utiles : « En cas de fortes pluies, il est impossible de parvenir en voiture aux endroits difficilement accessibles. Il vaut mieux repousser le rendez-vous que risquer sa vie. »

Le prêtre est attendu dans les coins les plus reculés

Mais cela lui porte peine, car ces rendez-vous sont très attendus. Dans de nombreuses communes du vicariat apostolique de Darién, il n’y a pas de lignes téléphoniques et encore moins d’Internet. Les « délégués de la Parole » de chaque village coordonnent ou dirigent la cérémonie dominicale. De temps en temps, ils rencontrent le Père Alberto Narváez lors de réunions ou de stages. C’est à ces occasions que sont convenues les dates des visites du prêtre.

« Si le véhicule n’est pas assez puissant, on risque sa vie. »

Et si ce jour-là les paroissiens voient que le missionnaire n’arrive pas, les gens partent à sa recherche. « Ils m’attendent, ils connaissent le jour et l’heure de notre rendez-vous. Mais ils savent aussi que si je n’arrive pas comme prévu, ce ne sera pas parce que je ne l’aurais pas voulu, mais bien parce que quelque chose m’en aura empêché », assure le Père Alberto Narváez. Il souligne le danger émanant de la crue des eaux du fleuve et de la nécessité de disposer d’un véhicule tout-terrain pour que le courant ne puisse pas l’emporter. « Si le véhicule n’est pas assez puissant, on risque sa vie. »

Mais « toute cette agitation sur les mauvaises routes et la fatigue » sont immédiatement oubliées une fois qu’il arrive dans les communes et descend de son véhicule. « Apercevoir les visages heureux des gens permet d’oublier ses propres tracas. La seule chose qui compte est l’affection sincère de la population humble et simple. C’est une chose qui me fortifie en tant que prêtre », conclut-il.

Après avoir parcouru des centaines de kilomètres et rendu visite à des douzaines de familles et de maisons, le Père Alberto Narváez rentre chez lui, avec un sac à dos plein d’histoires et de visages… Une journée de travail intense s’achève. Demain sera un autre jour.

 

 

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