Catégorie
Construction et équipement
Pays
Syrie
Date de lancement
février 2019

Depuis 2011, la Syrie est secouée par un conflit, décrit par l’UNHCR, comme « la plus grande crise humanitaire et de réfugiés de notre époque ». 13,1 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire. Plus de la moitié de la population a été contrainte de quitter son domicile et de nombreuses personnes ont été déplacées à plusieurs reprises. On estime que 69 % de la population vit dans une pauvreté extrême.

C’est au service de ce peuple syrien souffrant que les religieuses de la congrégation du Sacré-Cœur continuent d’exercer leur apostolat. La congrégation a douze maisons en Syrie. Leur mission est divisée entre travail pastoral et activités sociales.

Depuis le début de la guerre en 2011, les familles ont trouvé refuge et réconfort auprès des sœurs. Elles viennent prier et se reposer dans la chapelle de leur couvent. Venir ici leur permet d’avoir des soins et de penser à autre chose que‘à la guerre.

En 2006, dans la vieille ville de Homs, les Soeurs du Sacré-Cœur ont créé une crèche appelée « Le Sénevé », destinée aux enfants handicapés mentaux, souffrant de trisomie, d’autisme et d’autres pathologies. Elles leur dispensent un enseignement adapté, afin de promouvoir non seulement leur développement personnel, mais également leur intégration à long terme dans la société syrienne.

« Avec l’homme et pour l’homme » est le slogan de la brochure présentant le centre Sénevé. Avec un programme d’activités académiques et sociales, adapté à tous les niveaux, le centre cherche à promouvoir leur autonomie et à développer leurs talents.

La détérioration de la sécurité à Homs a contraint le centre à fermer ses portes en novembre 2011. En mai 2012, il a rouvert dans le quartier Al Nuzah, moins touché par les violences  – et en collaboration avec les pères jésuites. Le 1er décembre 2015, le centre principal de la vieille ville de Homs a été reconstruit. Depuis lors, les enfants y vont chaque jour.

Sœur Samia est la directrice du centre. Elle nous explique qu’il compte actuellement 90 enfants et 40 employés. Travailler dans ce  centre leur permet d’offrir une vie plus digne à leur famille.

De temps en temps, le centre organise des activités pour les familles des enfants : entraînement sportif (?), fêtes, jeux, etc.

Bien  que le centre Le Sénevé ait été touché par les bombes, les sœurs tentent de vivre avec les enfants une vie ordinaire, alors que la guerre continue. Cela n’aurait pas été possible sans le support matériel fourni par l’AED.

Portrait de Sœur Samia :

Témoignage

« Je m’appelle Sœur Samia Jreij. Je suis née à Ozeir le 17 janvier 1980. Ma vocation de religieuse s’est manifestée dès mon enfance parce que j’ai grandi au sein d’une famille chrétienne, engagée dans l’Église qui m’a appris à prier et à aimer Jésus. Notre maison étant proche de l’église et j’y ai passé la majeure partie de mon temps. Je suis entrée dans la congrégation le 1er novembre 2000.

Ma famille a respecté et compris ma décision, du fait de son engagement dans l’Église. Tous m’ont encouragée et ont prié pour moi avec une joie profonde. Je me souviens encore de leurs paroles pleines de foi. Mon père a dit : « Cette vocation vient de Dieu, comment pouvons-nous nous y opposer ? C’est une bénédiction de présenter à Dieu un être de ma propre chair et de mon propre sang. »

Mes amis et ma famille ont eu diverses opinions sur ma décision. Certains ont accepté avec joie et d’autres ont pensé que c’était une sorte de folie et que j’allais gâcher ma vie.

J’ai été enchantée par cette congrégation, ouverte à toutes les religions. Elle est au service de toutes les liturgies et activités confessionnelles. Cela fonctionne également pour l’humanité, selon la spiritualité ignacienne.
Nous sommes six religieuses, réparties en deux endroits : le couvent Saint-Sauveur et la maison de retraite. Certaines sœurs sont syriennes et d’autres libanaises. Nous nous rencontrons chaque semaine pour prier et partager nos expériences.

La communauté Saint-Sauveur a été fondée par Sœur Nada Maqdisi, la responsable du couvent. Elle travaille à l’école maternelle du couvent ; Sœur Joséphine fait le catéchisme pour tous les enfants des différents niveaux. Et moi-même, Sœur Samia, je suis au service des personnes handicapées et des familles de rapatriés, dans la vieille ville de Homs.

La communauté qui est au service  de la maison de retraite compte trois sœurs et 30 employés.
Les religieuses ont choisi de consacrer leur vie à l’amour de Jésus en servant les âmes dans le besoin.


La sœur la plus âgée est Sœur Valentine. Elle a passée 68 ans dans la congrégation. Sa devise est « servir Jésus-Christ avec humilité et discrétion ». Elle a choisi d’être religieuse pour servir Jésus dans ses frères et sœurs. Son objectif est de « servir l’humanité par amour, non par l’égoïsme ».

Notre défi est le manque de vocations, qui affecte notre vie de religieuses car nous avons beaucoup de travail à faire en très peu de temps. La dernière grande joie que nous avons eue a été l’entrée de deux sœurs dans la congrégation. Nous avons senti qu’il y avait encore des personnes qui répondaient à la vocation de Dieu. »

Action de Carême

Intention de prière : « Priez pour la paix en Syrie, et surtout pour que mes frères syriens si durement éprouvés retrouvent foi en l’avenir. »

Effort de la semaine : consacrer du temps aux personnes handicapées.

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