Trois églises et quatre hôtels ont été la cible d’attaques terroristes lors des célébrations du matin du dimanche de Pâques. Une tragédie qui a fait au moins 258 morts et plus de 500 blessés.

Au moins 258 morts et plus de 500 blessés. C’est le bilan encore provisoire des attentats terroristes commis dimanche matin, dimanche de Pâques, contre des églises et des hôtels au Sri Lanka. « Tout le pays est en état de choc, surpris par cette attaque brutale contre des innocents », confie à l’AED Mgr Devsritha Valence Mendis, évêque de Chilaw, dans l’ouest du pays. Et il ajoute : « C’est quelque chose qui ne peut se comprendre ou s’expliquer. C’est de la violence à l’état pur. C’est une tragédie. »

Trois églises remplies de fidèles, célébrant le dimanche de la Résurrection

Pour l’évêque de Chilaw, il ne fait aucun doute que les auteurs des attentats ont tenté d’atteindre le plus grand nombre possible de personnes. « Dans les églises, les messes du matin étaient en train d’être célébrées, et elles étaient toutes remplies de fidèles », explique le prélat.

Trois églises ont ainsi été la cible des terroristes lors des célébrations du matin du dimanche de Pâques : l’église Saint Antoine de Kochchikade, à Colombo, très populaire dans le pays et visitée chaque année par des milliers de personnes, l’église Saint Sébastien de Negombo, dans la banlieue de la capitale, et l’église de Sion à Batticaloa, dans l’est du pays. Remplies de fidèles célébrant le dimanche de la Résurrection, elles ont été frappées dans un laps de temps relativement court, incitant les autorités à conclure qu’il s’agissait d’une attaque coordonnée. Si celle-ci n’a pas été revendiquée, le gouvernement sri-lankas a estimé que le National Thowheeth Jama’ath, un mouvement islamiste apparu il y a trois ans, était à l’origine de ces attentats et a procédé à l’arrestation d’une quarantaine de personnes.

Etat d’urgence et couvre-feu

La violence des attentats a surpris tout le pays. « Ces attaques étaient totalement inattendues, car nous vivions des temps paisibles, surtout ces sept, huit dernières années », déplore Mgr Mendis. Depuis la fin de la guerre civile, qui a ravagé le pays pendant plus de vingt-cinq ans (1983 – 2009) et a fait 70 000 morts et le double de disparus, le Sri Lanka n’avait en effet pas connu d’attaque de cette ampleur.

Depuis l’attentat, « les églises ont suspendu leurs offices liturgiques », indique Mgr Mendis, tandis que l’état d’urgence a été décrété dans tout le pays à partir de lundi, à minuit, ainsi qu’un couvre-feu nocturne. Mardi a été décrétée une journée de deuil national. « Les gens pleurent leurs proches  […] Il a été demandé aux gens de se disperser et de ne pas se rassembler, afin d’éviter de nouvelles catastrophes », précise le prélat.

« Faire face à cette situation avec foi et courage »

L’évêque de Chilaw a qualifié ces attentats de « crime contre l’humanité » et a tenu à exprimer en ce moment si difficile la proximité des chrétiens de son pays avec tous ceux qui, « partout dans le monde, souffrent pour l’amour de la foi », insistant sur la nécessité de « faire face à cette situation avec foi et courage ».

Les attentats au Sri Lanka ont été immédiatement condamnés au niveau international, tant par l’Inde que par le Pakistan, pays voisins, que par les principaux dirigeants européens, le président des États-Unis et le Saint-Père.

Les chrétiens, un pont entre les communautés

Le Pape François a affirmé qu’il avait reçu « la nouvelle avec tristesse et douleur » et a exprimé sa « proximité affectueuse à la communauté chrétienne, atteinte alors qu’elle était rassemblée dans la prière, et à toutes les victimes d’une violence aussi cruelle ». Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également condamné les attentats et a exprimé l’espoir que les agresseurs soient « promptement traduits en justice ».

Au Sri Lanka, un pays majoritairement bouddhiste, le christianisme est une religion minoritaire représentant à peine 9% de la population du pays, mais, dans un pays marqué par un long conflit entre Cinghalais bouddhistes et Tamouls hindous, les chrétiens, présents dans les deux ethnies, constituent un pont entre communautés.

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