Dans un pays où la guerre n’est toujours pas terminée, la grande majorité des étudiants chrétiens peut continuer à étudier … grâce aux subventions versées par l’Eglise et les chrétiens du monde entier. Rencontre avec des étudiants syriens.

« La situation en Syrie s’améliore peu à peu, déclare d’emblée Hhalil Al Tawil, jeune étudiant syrien. La vie quotidienne et les transports se normalisent, mais nous avons encore de nombreux problèmes économiques. »

« Il y a eu beaucoup de souffrances à Homs, d’innombrables familles ont tout perdu à cause de la guerre » raconte un jeune étudiant en génie civil, Anaghem Tannous. « Ce qui m’a aidé pendant toutes ces années à garder espoir et à être heureux, confie-t-il, c’était de pouvoir continuer mes études. Je veux améliorer mes connaissances et aider les gens ici, dans mon pays. »

Se réunir pour prier ensemble

Avec Anaghem, ils sont quelques-uns, aujourd’hui, réunis dans la cathédrale melkite catholique Notre-Dame de la Paix à Homs pour célébrer l’eucharistie, tandis que les travaux de restauration se poursuivent. On peut voir les impacts de balles sur une grande icône qui occupe tout le mur de la nef latérale. Les djihadistes ont ouvert le feu sur les peintures, en particulier sur les yeux de Jésus, de Marie et des apôtres. C’est un grand geste d’espérance que de célébrer à nouveau la messe en ce lieu.

Parmi eux, Khalil Al Tawil, pour qui « la situation en Syrie s’améliore peu à peu. La vie quotidienne et les transports se normalisent, mais nous avons encore de nombreux problèmes économiques ». Bénéficiaire d’une bourse d’études financée par l’Eglise, il peut aller étudier à l’université.

L’éducation est un pari sur le présent, et bien sûr aussi sur l’avenir. Les jeunes, surtout les hommes, sont une partie de la société qui est très affectée par le conflit. Tous les hommes de plus de 18 ans sont tenus de faire leur service militaire – sans limitation dans le temps. Ils ne sont exemptés que s’ils sont le seul fils de leur famille ou s’ils poursuivent des études universitaires. C’est une autre raison pour laquelle des millions de jeunes ont fui le pays en cherchant à échapper à l’armée et au conflit.

Face aux difficultés, la fraternité

Près de la cathédrale, il y a un petit terrain de basket où un match a été improvisé à trois contre trois. En plus d’être un lieu pour célébrer la foi, le site de la cathédrale est un lieu de rencontre pour les jeunes, un lieu où le sport et l’amitié sont partagés. Wissam salue Ibrahim Karam, un condisciple : « Évidemment, la plupart des étudiants de l’université sont musulmans. Il est rare de croiser un autre chrétien dans les salles de cours, ce qui renforce d’autant plus notre amitié. Nous sommes amis avec tout le monde, et de fait, les musulmans nous apprécient beaucoup, ils apprécient grandement l’attitude pacifique des chrétiens, le fait que nous ne cherchions pas l’affrontement, et ils nous voient comme un signe d’espérance face à tant de difficultés. »

La rencontre se termine par un déjeuner près du terrain de sport. Les premiers autobus commencent à arriver, ils emmènent ceux qui vivent en banlieue. Un groupe d’amis se dit au revoir en se donnant l’accolade : « Avec ces autobus, nous allons aussi à l’université. L’Église prend en charge les frais et est une aide pour nos familles, car nous avons à peine ce qu’il faut pour payer la nourriture ou le loyer de la maison » dit Sandra Satmeh.

Son amie, Pascal Napki, tient à exprimer encore une fois sa gratitude avant de partir : « Nous savons que nous ne sommes pas seuls. Cela nous encourage à terminer nos études ainsi qu’à aider les plus nécessiteux, ici à Homs. Nous remercions également le Pape François. Je ne le connais pas en personne, mais je sais qu’il a parlé à plusieurs reprises de la Syrie, et qu’il a fait connaître au monde notre situation. »

L’AED cherche actuellement de l’aide pour financer les bourses de 7.350 écoliers et étudiants de l’Université d’Alep. Depuis le début du conflit en Syrie, la Fondation a consacré plus de 3,6 millions d’euros au financement de bourses scolaires et d’études universitaires.

(Crédit photo : Josué Villalón/AED)

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