A Homs, cent familles chrétiennes reconstruisent leurs maisons détruites pendant la guerre. Et bénéficient de l’aide de l’Eglise.

Le vieux Homs est un quartier aux rues étroites et aux bâtiments construits en pierre noire, caractéristique de l’architecture traditionnelle de cette ville. Avant la guerre, cette zone concentrait une grande partie de la communauté chrétienne de la ville, et l’on y trouve les cathédrales et évêchés des différents rites et confessions.

« Nous vivons maintenant non loin de notre ancienne maison, à environ 500 mètres, dans un autre quartier », indique Elias Ghattas, un père de famille qui a vu sa maison détruite pendant les bombardements, en 2013. « Une quarantaine de chrétiens sont restés ici. Pour la plupart des personnes âgées qui ont refusé de fuir, ou des malades qui n’avaient pas la possibilité de partir ». Sur son visage se dessine un signe de démission et d’impuissance.

« Nous ne voulions pas partir »

« Nous ne voulions pas partir, confie la famille, nous sommes restés dans notre maison aussi longtemps que possible, mais un jour un obus est tombé sur le toit. Tout s’est effondré ». Lina et Bachar se regardent du coin de l’œil. Alors, la mère de famille explique : « Mon fils a perdu un œil et moi, j’ai perdu connaissance. Un char de l’armée a réussi à entrer dans la rue, à travers les décombres, et nous a emmenés à l’hôpital. C’est un miracle que nous soyons encore en vie ».

Depuis lors, ils ont changé trois fois d’habitation. Ils sont allés dans le quartier Al Arman, à quatre kilomètres. Et maintenant, ils habitent un quatrième étage. La salle à manger fait office de chambre pendant la nuit, ce que prouve l’entassement des matelas contre un mur.

La famille Ghattas n’abandonne pas et veut retourner dans la maison où elle a toujours vécu. « C’est notre maison, tout ce que nous avons vécu, nos souvenirs, sont ici », dit Elias. À force d’obstination et de courage, Lina, Elias et leurs enfants sont devenus les premiers à Homs à commencer à reconstruire leur maison, avec le soutien de l’Église locale.

Hassib Makhoul est l’ingénieur en charge de la reconstruction de la maison de la famille Ghattas. Il les a accompagnés pour une visite des travaux et pour voir comment ils avaient progressé ces dernières semaines : « Nous y travaillons depuis un mois. Nous avons pu réhabiliter le système électrique, l’eau, l’entrée, la façade et les murs », dit-il. « Tout cela a lieu avec l’approbation du gouvernement, mais si nous avons pu commencer rapidement, c’est uniquement grâce à l’aide économique de l’Église ».

« Priez pour la Syrie »

Bachar aide son père à traverser les décombres qui occupent encore l’entrée de la maison, et raconte qu’il a lui aussi donné un coup de main pour installer l’électricité. Il voudrait avoir une petite entreprise de réparation pour gagner sa vie : « Nous voulons la paix. Nous n’avons pas voulu partir. De toute façon, pour partir, il faut beaucoup d’argent ».

Lina explique la raison de sa profonde espérance : « La prière est ce qui nous maintient ici. Notre famille a toujours été unie à l’Église, et le contact avec les autres chrétiens nous fortifie aussi. Nous remercions les bienfaiteurs de l’AED pour ce qu’ils font pour nous. C’est impressionnant, nous vous remercions de vous souvenir de nous, mais aussi de prier pour la Syrie ».

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