Alors que plus de deux millions de Vénézuéliens ont fui leur pays depuis deux ans selon les Nations Unies, les paroisses frontalières tentent de fournir un soutien matériel, pastoral et spirituel aux migrants. Entretien avec le père Esteban Galvis, curé de Notre-Dame de Lourdes, à la frontière colombo-vénézuélienne.

Depuis samedi 18 août, face à l’afflux de réfugiés en provenance du Venezuela, l’Equateur a durci les conditions d’accès à son territoire : les Vénézuéliens qui souhaitent se rendre dans ce pays doivent désormais disposer d’un passeport, un document difficile à obtenir.

Depuis deux ans, en raison de la crise humanitaire et politique que traverse leur pays, plus de deux millions de Vénézuéliens ont fui à l’étranger, selon les estimations des Nations Unies. Le Rapport sur la mobilité humaine vénézuélienne publié en mai par le Service aux Réfugiés des Jésuites du Venezuela indique que l’insécurité, l’inquiétude, la faim et le manque de médicaments constituent les principales raisons de ces flux migratoires.

Une attention matérielle, pastorale et spirituelle

Le père Esteban Galvis, curé de l’église Notre-Dame de Lourdes, dans la ville d’Aguas Calientes, à la frontière colombo-vénézuélienne, confie à l’AED que « beaucoup de gens arrivent en pleurant, avec de graves problèmes, inquiets ou tristes parce qu’ils quittent le pays, parce qu’ils n’ont rien à manger, ou qu’ils manquent de médicaments ; notre mission est de les réconforter à la lumière de la Parole de Dieu et par la prière. »

L’attention ainsi portée aux migrants à la frontière n’est pas que matérielle : elle est aussi pastorale et spirituelle, d’autant que, comme le souligne le père Galvis, « les familles frontalières sont elles-mêmes affectées par la situation critique du pays […]. Nous sommes des pauvres qui nous occupons des pauvres, ne serait-ce qu’avec un verre de limonade. Et si chaque personne ou chaque famille a sa propre histoire, tous cherchent auprès du prêtre et dans les paroisses un refuge qui les fortifie et les réconforte. »

« Nous sommes la consolation de ceux qui vivent et souffrent à la frontière »

Dans les paroisses frontalières, la pastorale sociale a été renforcée, principalement par l’accompagnement spirituel. Les Laïcs Frontaliers, récemment réunis avec les prêtres et l’évêque du diocèse de San Cristóbal, ont récemment réaffirmé leur engagement permanent au service de la pastorale spécifique à la zone frontalière.

Avant d’inviter à prier pour la situation que les gens vivent dans sa paroisse, Le père Esteban Galvis souligne que « l’Eglise est la consolation de ceux qui vivent et souffrent à la frontière . « Car Dieu est notre seule force », confie-t-il.

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