Cinq prêtres vénézuéliens sont morts en 2018 en raison de la crise économique qui sévit, et beaucoup sont tentés par l’exil. Ceux qui restent sur place sont les piliers des paroisses qui tiennent dans la tempête.

Le Père Ángel Colmenares sillonne les rues, les chemins et les escaliers du quartier urbain d’Ezequiel Zamora, une région très pauvre dans les collines de la ville de Catia La Mar. Quelques voisins le saluent lorsqu’il est en route pour célébrer la messe dans l’église paroissiale ou dans l’une des trois autres chapelles de sa paroisse. Ils se réjouissent beaucoup de le voir. « Pour certains, il est impensable de venir ici, dans cette région où sévissent tant de conflits. Mais je veux être proche de tous et transmettre l’Évangile dans la joie, sans être avare de temps ou d’aide pour tous. »

En ces temps de crise tellement dure où la plupart des gens sont obligés de lutter pour simplement survivre ou trouver suffisamment à manger, le Père Colmenares est un véritable moteur pour la communauté. « Nous détruisons le mur édifié autour de l’église. Ce doit aussi être un signe extérieur que l’Église doit être proche de la population. Il nous fallait réparer le toit et installer plusieurs pièces pour la catéchèse. »

Réjouissez-vous !

« Lorsqu’on propose de grandes choses aux gens, ils se montrent prêts à s’y lancer malgré toutes les difficultés. Les familles d’ici ont à peine les moyens, mais contribuent tout de même aux travaux nécessaires dans l’église. J’y ajoute la même somme issue des intentions de messe que je reçois. Peu à peu, nous y arrivons. Nous voulons donner le meilleur au Seigneur », explique le prêtre. Il poursuit : « J’encourage tout le monde à toujours être joyeux et prêt à transmettre à tout le voisinage le message que le Seigneur est présent ici, qu’il existe une vérité ici. Le seul commandement que Jésus-Christ ne cesse des répéter dans l’Évangile est que nous devons nous réjouir. Il dit : Réjouissez-vous ! Le Seigneur veut que nous nous réjouissions, et malgré les difficultés, nous devons manifester à tous la joie du Christ ressuscité. »

Un prêtre victime d’un crime crapuleux

Lors des différentes manifestations qui ont eu lieu dans la paroisse « Bienheureuse Marie de Saint-Joseph », il ne s’agit pas seulement de lutter contre la pauvreté matérielle. « En sus de la crise économique, il y a une profonde crise morale. Les vols, l’abus d’alcool et la prostitution ont augmenté. Les gens qui veulent survivre n’éprouvent aucune gêne à s’abaisser à ces choses-là. », affirme le Père Colmenares.

Les prêtres ne sont pas épargnés : « Afin d’avoir le minimum pour vivre, j’enseigne dans une école et je me charge de la pastorale dans un hôpital. Je donne également des cours au séminaire des prêtres. Ainsi, j’arrive tout juste à garder la tête hors de l’eau », explique le Père Ángel Colmenares.

En 2018, une dizaine de prêtres ont été obligés de quitter le pays pour obtenir de l’aide médicale, et au moins quatre prêtres sont morts parce qu’il manquait des médicaments de base pour des traitements contre le cancer ou le diabète. Viennent s’y ajouter la violence et le brigandage : le père Irailuis García de Barquisimeto en est un triste exemple, puisqu’il a été tué lors d’un vol à main armée en juillet 2018.

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