Alors que le Venezuela traverse l’une des plus graves crises de son histoire, la Conférence épiscopale de ce pays d’Amérique latine effectue une visite ad limina auprès du pape François, du 6 au 15 septembre. L’occasion de « porter la voix des plus pauvres et des plus petits de la société vénézuélienne ».

Du 6 au 15 septembre, l’épiscopat vénézuélien va se rendre à Rome pour effectuer une visite ad limina auprès du pape François, alors que la situation du pays est désastreuse. A cette occasion, les évêques remettront au Saint-Père un « rapport sur la réalité nationale et la situation pastorale du pays ».

Début juillet, la Conférence épiscopale a publié une lettre pastorale afin de préparer cette visite. « Nous porterons la voix des plus pauvres et des plus petits de la société vénézuélienne » expliquait alors Mgr Mario Moronta, archevêque de San Cristobal, premier vice-président de l’épiscopat vénézuélien. Il a accepté de répondre aux questions de l’AED.

Quelle est la situation actuelle du Venezuela ?

 La crise s’est aggravée, une grande confusion règne en raison de la reconversion économique, même si certaines mesures semblaient vouloir profiter à la population. D’autre part, les gens n’ont plus confiance dans leurs dirigeants politiques. De nombreux Vénézuéliens émigrent, avec tout ce que cela implique.

Le Saint-Père connaît-il la situation du Venezuela ?

 Le pape François connaît très bien, et personnellement, la situation du pays. Il est informé en permanence et a connaissance des grandes difficultés que traverse le peuple vénézuélien. Il connaît aussi le travail accompli par l’Église en ces temps de crise.

Quels sont les plus grandes préoccupations que vous voulez partager avec lui ?

 Ces préoccupations sont variées. La première chose que nous allons dire au pape, c’est que nous continuerons toujours la mission d’évangélisation de l’Église, en étant aux côtés du peuple, et surtout des plus pauvres. Que nous nous préoccupons particulièrement de la dignité de la personne humaine, à la lumière de l’Évangile. Bien sûr, nous sommes conscients des difficultés et des problèmes que nous allons signaler, mais nous sommes également là pour construire des ponts et apporter de l’espérance à un peuple qui souffre.

Pourquoi cette visite à Rome est-elle importante ?

 Outre le fait que ces visites ont lieu à certains intervalles, il est important de réaffirmer notre communion avec le Pape et l’Église universelle. Nous voyons cette visite comme une manifestation de la grâce de Dieu pour l’enrichissement de tous. Nous ajoutons à cela le fait de savoir que nous pouvons être confirmés dans notre mission par le successeur de Pierre. Nous espérons également pouvoir soutenir et consoler le Pape en ce moment où il subit des attaques personnelles.

Que faire pour rendre cette visite fructueuse ? 

 Dans mon diocèse, suivant les lignes directrices de la Conférence épiscopale, j’ai demandé tout spécialement que le 11 septembre, ait lieu une journée de prière intense pour la visite ad limina et les fruits qu’elle portera pour tout le pays. Ce jour est celui de la fête de Notre-Dame de Coromoto, patronne du Venezuela. Nous avons suggéré que le Saint-Sacrement soit exposé, dans les différentes paroisses, dès les premières heures du matin et jusqu’au soir, que la prière du rosaire soit également proposée dans chaque foyer, et que les malades et les personnes âgées soient invités à se joindre, de chez eux, à la prière pour la visite ad limina. Je crois qu’en plus d’inciter à la prière pour le succès pastoral de la visite, il est important de comprendre que ce n’est ni un voyage touristique, ni un événement à caractère bureaucratique, mais l’expression de la communion ecclésiale des évêques et de l’Église au Venezuela. Je pense que cette visite a lieu à un moment particulier de l’histoire de notre pays. Nous la considérons comme une expression de la grâce de Dieu.

Les précédentes visites ad limina des évêques vénézuéliens avaient eu lieu en 2002, avec le pape Jean-Paul II, et en 2009, sous le pontificat de Benoît XVI.

(Crédit photo : diocèse de San Cristobal)

 

 

 

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